Le héron pêche à l'affût, immobile ; l'attente peut durer des heures. Quand la proie se présente, il tend brusquement le cou et lance son bec comme un harpon.
Evidemment, tout le monde connaît la fable de La Fontaine. N'est pas La Fontaine qui veut. Osons ! La rencontre d'un cormoran et d'un héron m'a inspirée. C'était en période électorale. Reconnaîtra-t-on les protagonistes ?
La Fontaine n'est pas tendre avec le héron. Il semblerait que Buffon l'ait mieux observé et qu'il ait une certaine empathie (que je partage).
... si la nature s'indigne du partage injuste que la société fait du bonheur parmi les hommes, elle-même dans sa marche rapide paraît avoir négligé certains animaux ... Le héron nous présente cette vie de souffrance, d'anxiété, d'indigence: n'ayant que l'embuscade pour tout moyen d'industrie......"
"......il doit subir de longs jeûnes, et quelquefois périr d'inanition; car il n'a pas l'instinct, lorsque l'eau est couverte de glace, d'aller chercher à vivre dans les climats plus tempérés......"
".......l'insensibilité, l'abandon de soi-même, et quelques autres qualités tout aussi négatives, le caractérisent mieux que ses facultés positives : triste et solitaire, hors le temps des nichées, il ne paraît connaître aucun plaisir, ni les moyens d'éviter la peine......"
"......le héron ajoute encore aux malheurs de sa vie chétive le mal de la crainte et de la défiance; il paraît s'inquiéter et s'alarmer de tout ; il fuit l'homme de très loin......"
"......mais la chasse du héron était autrefois parmi nous le vol le plus brillant de la fauconnerie ; il faisait le divertissement des princes, qui se réservaient comme gibier d'honneur la mauvaise chair de cet oiseau, qualifiée viande royale, et servie comme des mets de parade dans les banquets......"
Le maître de l'animation, réalisateur du "Voyage de Chihiro" (2005), revient avec un grand récit initiatique. Après avoir perdu sa mère et déménagé à la campagne, un jeune garçon de 11 ans est guidé par un héron cendré vers un monde extraordinaire. Une fable occulte aux contours aussi sibyllins que prodigieux (D'après le journal cinéphile "Trois couleurs" par MK2)